Trois hommes, 220 ans, en route pour les Azores.

 

Notre ketch TIOGA largue les amarres le 21 juin 2016 à Cogolin et prend la mer vers Gibraltar.
 

 

Les trois hommes, Peter Tess de la SNST est l'armateur et skipper du bateau et ses deux amis depuis 40 ans, Hans (Jean) Baur (CVV)
et Heiner Koch (WYC) vont réaliser un rêve muri en hiver. Après une escale de quelques heures à Soller, Mallorca, nous continuons
notre voyage cap Gibraltar ou nous arrivons après 5 jours de navigation, malheureusement, avec peu de vent, mais beaucoup d'heures
à moteur. Une journée dans Marina Bay, ravitaillement, promenade en ville et regarder le match de foot à l'écran publique.
Le lendemain, nous mettons le cap sur l'ile de Madeira. A la sortie du détroit de Gibraltar, le vent se lève, d'abord SE et
tout à coup il bascule à NE, force 5Bft et plus. Très content de hisser toutes les voiles et naviguer avec le vent nous faisons
route à 13 noeuds. Trois jours et demi plus tard nous arrivons à 03 H du matin à l'ile Porto Santo. C'est une petite île située au
SE de Madeira avec ses plages de sable blanc, rare dans cet archipel volcanique. Après un petit repos au mouillage, au lever
du soleil, nous nous dépêchons d'arriver à Funchal, Madeira.

 

 

Madeira, connue pour sa magnitude des fleurs et une verdure intense, se présente avec une météo très variable. La montagne
est souvent dans les nuages et on se fait mouiller par les averses fréquentes, tout au long de la journée. Nous profitons de
notre escale pendant plusieurs jours sur l'ile en explorant en bus publique les différentes régions. Impressionnante sont les
¨levadas¨ et les calderas en montagne.

Agréablement surpris la propreté partout, la bienveillance des gens et les factures non salées aux restaurants.
Nos femmes, Andrea et Eugénie nous rendent visite pendant 5 jours, à l'occasion de fêter 2 anniversaires avec nous
et regarder le final du championnat de foot.
Dommage pour les bleus et quelle joie pour les Portugais, lieu de naissance de leur héros Ronaldo.
Les femmes partent, les trois hommes sortent du port de Funchal le 13.juillet à 06 H du matin, cap Archipel des Azores.
Vers le NO quittant l'abri de l'île, les coups de vent fort nous surprennent et nous donnent beaucoup de mal à réduire la
voilure, mise pour des vents plus doux.

Première escale, le 16 juillet à Santa Maria, Vila do Porto. Petite ile au SE de l'archipel, peu de tourisme, mais pour nous
une arrivée au bon moment lors du festival Santa Maria Blues.
Prochaine escale, l'ile principale des Azores, Sao Miguel, Ponta Delgada. Bien que le port moderne soit grand, on trouve
difficilement une place de la longueur de notre bateau.
Contrairement à Madeira, le caractère des Azores est bien diffèrent, car plus doux, vallonné, touché d'un vert saturé, malgré
des falaises volcaniques escarpées. Les routes sont bordées d'hortensias luxuriants en bleu et blanc.

A notre prochaine étape, nous faisons escale à l'île Faial, au port de Horta, après être passé au sud de Pico, nommé d'après
le Pico : la montagne la plus haute de l'archipel, 2355 m d'altitude. Le sommet se cache souvent dans les nuages ou il est
couronné par une bande de nuages. Horta, l'endroit avec un passé mouvementé, était autrefois un centre de chasse aux baleines,
noyau pour câbles sous-marins de télécommunication entre l'Europe et l'Amérique et encore station de ravitaillement pour Zeppelins
et avions entre les deux continents.
Aujourd'hui, on est ici au rendez-vous avec les yachtsmen international crossing d'atlantique.

 

 

Au fameux "Café Sport" ou "Peters Bar", on fait l'échange de nos pavillons respectifs, le leur et le nôtre.

 

 

Notre dernière étape vers le nord-ouest c'est Flores, d'une distance d'environ 500 km depuis Santa Maria.
Au Café de Porto de Lajes nous présentons encore une fois le pavillon du club.
Flores et sa beauté naturelle est un paradis pour randonneurs qui aiment le calme loin des plages touristiques bruyantes.
Après toutes ces impressions et expériences gagnées pendant ces séjours aux Azores, nous commençons notre retour avec une dernière
escale à Ponta Delgada. De là, nous avons 980 mn devant nous jusqu'à Gibraltar. Dans le passage entre Pico et Sao Jorge nous
rencontrons un groupe de baleines projetant des fontaines d'eau sur une distance de 0,5 m.

Le 03 aout nous arrivons après 8 jours de navigation à Gibraltar.
Les prévisions météo pour le retour en méditerranée ne se montrent pas très favorable. Vent de face, vent fort, houle inconfortable.
Nous sommes obligés de faire deux escales imprévues à Almeria et à Palmos. Finalement le passage du Golfe du Lion se passe bien
sans que le mistral nous touche. Retour dans le Golfe de Saint Tropez nous avons parcourue au total 4349 mn durant 54 jours de voyage,
en harmonie avec la nature, le ciel et les étoiles.

 

Hans-Joerg Baur